Actualités

AG

Le Liban dans l’abîme, le peuple libanais, principale victime collatérale

Publié le 28 septembre 2024
Le Liban dans sionenvironnement géopolitique
Crédit: Facebook
Le Liban dans sionenvironnement géopolitique

Le témoignage de Christiane Sarkis, Présidente de la section du Liban de l’ANMONM. 

Depuis 2019, les Libanais sont victimes de leurs propres dirigeants ainsi que de leurs banquiers, entrainant le Liban dans une crise économique et financière la plus grave que le pays n’ait jamais connu. Cela, pour reprendre le titre de l’excellent reportage sur Arte intitulé « le plus grand casse du siècle » celui qui a plongé 85% de la population en dessous du seuil de pauvreté. Comme un malheur n’arrive jamais seul, le pays est encore une fois dramatiquement touché par l’explosion du 4 août 2020. 

Il ne nous manquait comme troisième malédiction que la guerre. Notre ambassadeur, SEM Hervé Magro, nous rappelle d’ailleurs que nous sommes en guerre depuis le 8 octobre 2023. Un rappel nécessaire, car beaucoup de Libanais ne se sentaient pas concernés du fait que le conflit était contenu à la frontière sud.

Depuis lundi 23 septembre 2024, le pays est soumis à des bombardements intenses, atteignant cette fois la banlieue de Beyrouth et faisant un nombre astronomique de morts en une seule journée, 568 morts !! Bilan journalier jamais atteint pendant les quinze années de guerre civile. Nous sommes donc bien loin des dites « frappes ciblées » !

L’ANMONM-section Liban, compte une petite cinquantaine de membres, dont la majorité habite à Beyrouth. Seuls, deux d’entre eux résident dans le sud, mon collègue au sein du conseil d’administration à Saida et un autre membre de l’association à Nabatiyeh, localité très durement frappée. Cette dernière a été dans l’obligation de quitter sa maison pour aller vers le nord, région à priori plus sécurisée.

Le Libanais, qui est à distinguer de ses dirigeants, quels qu’ils soient, est victime d’une guerre qui n’est pas la sienne. Connu pour sa faculté de résilience et sa formidable aptitude à rebondir, je crains que cette fois-ci, même ces deux atouts soient durement touchés, d’autant plus qu’ils ont le sentiment à tort ou à raison, d’être lâchés par les gouvernements occidentaux.